ID 1 & 2
Bruno Metra & Laurence Jeanson 2012
In the media, we are bombarded by images of others. It is an otherness that is inaccessible, an image imposed on us, from which we feel powerless to escape. To reflect on the notion of identity, we are inviting each of our models to play a part in a simple experiement: to cut out of a magazine the face of this other and to appropriate it in part. These paper cut outs of people are then applied by us to our models. These faces, transformed in this way, become a photographic work of art that takes a hard look at our identity. Each model de-faces the other and then, in turn, defaces herself/himself (each person becoming the other by destroying her/ his model and own image). The fragility of their identity becomes visible, almost tangible. She/he has become a blend. « Because I is an other ». The laws of appearance drive us, in fact, to shape our own image to the point of transformation. Beauty is no longer natural, but rather socially conditioned. The act of representation seems to have taken over what is real. The edit is what counts most. And so models erase themselves in order to gain another self. The figure of the other is no longer that of otherness… it no longer references our real image nor our humanity. We are portraying identities weakened by the diktat of appearance. Intervention is deliberately rendered apparent. The rough cuttings as well as the tape symbolise both the violence and the fragility at play. The nude individual makes the artifice seem even more brutal.
Dans les médias, l’image de l’autre nous domine. Un autre inaccessible, une figure imposée à laquelle nous semblons ne plus pouvoir échapper. Pour questionner notre identité, nous proposons à chacun de nos modèles de se livrer à une expérience simple : découper dans un magazine le visage de cet autre puis se l’approprier en partie. Ces morceaux d’humain en papier, sont ensuite appliqués par nos soins sur nos models. Ces visages ainsi transformés, deviennent à leur tour une œuvre photographique qui interroge sur notre identité. Chaque modèle dé-visage alors l’autre, puis se dé-figure à son tour (chaque personne devient autre en détruisant son model et sa propre image). La fragilité de son identité devient visible, quasi palpable. Elle est devenue hybride. « Car je est un autre ». Les lois de l’apparence nous poussent en effet à soigner notre image, jusqu’à nous transfigurer. La beauté n’est plus naturelle, elle est désormais sociale. La représentation semble avoir vaincu le réel. La retouche est plus forte. Les modèles s’effacent alors au profit d’un autre soi. La figure de l’autre n’est plus celle de l’altérité ; elle ne renvoie plus à notre propre image ni à notre humanité. Nous mettons en scène des identités fragilisées par le diktat de l’apparence. L’intervention est volontairement apparente. Le découpage grossier, ainsi que le scotch en symbolise la violence et la fragilité. L’ individu a nu fait paraitre l’artifice d’autant plus agressif.